Bali
Bali, l'ile benie des dieux comme on l'appelle, est totalement differente de sa soeur javanaise. Des la descente du ferry, on embarque dans un bemo, bus local, pour rejoindre Amed. La traversee de la cote nord sera ponctuee de nombreux arrets. Certains, pour saluer les amis du chauffeur - le chauffeur laissant alors bus et passagers pour aller fumer une cigarette avec l'ami retrouve - d'autres seront heureusement plus classiques, meme si les arrets successifs aux nombreux temples pour benir a la foi chauffeur, passagers et bus, rallongeront considerablement le temps de parcours. C'est donc de nuit que nous sommes arrives a Amed, terminant les cinq derniers kilometres derriere deux jeunes en scooter, bardes de nos deux gros sacs a dos. Le village de pecheurs est calme, tres peu eclaire, et on est acueilli dans chaque guesthouse visitee par un concert d'aboiements de chiens, nombreux ici depuis la loi interdisant de les manger. Hormis la tranquilite du lieu, les ballades de nuit en bateau avec les pecheurs, le site est repute pour ses spots de plongee. Des le lendemain, nous nous engageons par consequent pour un stage de trois jours en vue d'obtenir notre premier niveau de plongee qui nous permettra par la suite de plonger de maniere plus autonome. Apres 4 heures de video recensant une liste interminable de dangers lies a la plongee et les centres PADI (organisation americaine la plus connue) ou l'on peut s'equiper pour minimiser ces risques, j'avais perdu mon enthousiasme et j'apprehendais deja le premier cours. Julien, pour sa part, toujours aussi excite, tentait, en vain, de me rassurer. Les debuts furent difficiles et il a fallu attendre la plongee a Tulamben pour que je prenne reellement plaisir dans cet environnement sous-marin. PS: Les photos de bali dans le repertoire Indonesie
Notre choix sera vite fait. L'hotellerie est a la hauteur de la reputation de ce village, et on optera pour une chambre surplombant la mer.
En effet, a 20 metres de profondeur, git l'U.S.A.T Liberty, epave d'un cargo americain torpille par un sous-marin japonais, qui s'etait initialement echoue sur la plage et qu'une coulee de lave en 1968 a entraine au fond de la mer. Depuis, la nature a pris possession du lieu, et c'est une faune et flore abondante que l'on peut contempler. Une heure durant, on a nage avec des poissons-lion, des centaines de nemo, des sweetlips (poissons a grosses levres)..etc, des coraux multicolores, meme si une partie des couleurs primaires n'est plus visible a cette profondeur. A chaque pause sous l'eau, des dizaines de poissons tropicaux dansaient autour de nous, s'approchant au plus pres de nos tetes. On a meme eu la chance d'apercevoir un enorme Baracuda et deux impressionantes raies. La magie de cette vie aquatique a finalement pris le dessus sur mes peurs de citadine.
Le diplome en poche et avec un trou dans le budget nous quittons ce lieu paisible en longeant les autres villages cotiers, les forets de palmiers pour arriver a Ubud, ville culturelle et plus touristique au centre de l'ile. Nous abandonnons la vue sur la mer et le sourire affectif de notre hotesse au profit d'une chambre dans une cour d'artiste face a une etendue de rizieres. Des notre arrivee, on assiste, contemplatifs, a la recolte du riz par de vieilles balinaises-les hommes preferant jouer aux echecs a l'ombre des palmiers.
Ubud est encore tres differente de ce que l'on a pu voir depuis trois mois. Les routes sont goudronnees, bien entretenues, et la vegetation qui les borde est foisonnante: palmiers ou rizieres, anemones et fleurs de toutes sortes se melent et s'entremelent aux habitations et temples omnipresents dans cette ile a 95% hindouiste. Ici, la vie profane et les rites sacres se succedent tout au long de la journee. Les balinaises se vetissent de leur plus beau sarong pour faire des offrandes aux divinites.
Ainsi, partout dans la ville, les trottoirs sont jonches de petites fleurs artificielles confectionnees a partir de feuilles de palmier dans lesquelles elles disposent herbes, petales rouges et oranges, quelques grains de riz et un baton d'encens qui embaume les rues d'Ubud. Le soir venu, ce sont des concerts de gamelans accompagnant les danses balinaises toujours a destination des divinites qui animent les temples de la ville.
Apres la visite de la maison d'Antonio Blanco, le Dali de Bali, et du Neka Museum ou l'on a pu apprecier la peinture balinaise - meme si notre preference s'est tournee vers le peintre javanais Abdul Aziz- nous avons passe les quatre autres jours a arpenter les alentours en scooter. Ballades dans les rizieres en etages, promenade autour du lac Batur ou une cremation avait lieu, bronzette sur les plages du sud... Petit message aux futurs et jeunes maries, cette ile offre toutes les conditions pour faire l'objet d'une delicieuse lune de miel. Outre un decor idyllique, meme le grand luxe y est ici abordable.
Les balinais se distinguent par leur raffinement inegalable. Tout fait l'objet d'un meticuleux travail artistique. Manquent peut etre a l'appel, les salons de coiffure ou Julien, anticipant les prix exhorbitants australiens et neo-zelandais, s'est fait "coupe" les cheveux. Le "very short" s'est revele etre un veritable desastre !
Depuis, il se surnomme lui-meme Patrick Dills et, nous sommes a la recherche d'un bandana ou d'un chapeau de Crocodile Dundee avant notre prochaine arrivee en Australie pour cacher ce crane que je ne saurai voir....:-) meme si je le trouve tout de meme toujours aussi charmant.