Le jour le plus long

Publié le par Bas

Auckland, 25 juillet 14:00. Bus en direction de l'aeroport. Notre avion pour Santiago du Chili est a 17:25. Une fois nos bagages enregistres, on deambule dans le hall de l'aeroport pour nous impregner, une derniere fois, de l'atmosphere neo-zelandaise. Des sculptures maoris rappellent que cette ville compte la population polynesienne la plus importante au monde. On assiste a une ceremonie d'adieux de deux jeunes polynesiens, visiblement en partance pour une longue duree ou une destination tres lointaine. L'emotion est palpable. Une trentaine de personnes, apparemment la famille, forment un cercle en se donnant la main, des prieres sont prononcees par la voix tres emue de ce qui semble etre le pere et des larmes sont plus ou moins retenues par les autres membres. Les recitations terminees, les deux garcons font le tour du cercle familial pour embrasser chacun des presents. La scene est tellement touchante que l'on a, un instant, envie nous aussi de nous joindre a eux et de participer aux embrassades. Mais les rires communicatifs d'un groupe de chiliens, nous entrainent avec eux jusqu'a l'embarquement pour Santiago.

11 heures de vol nous attendent. On ne les verra pas passer entre nos lectures, nos 4 heures de sommeil, les 2 heures du film Match Point et les 100 millions de pesos gagnes a Qui veut gagner des millions en version espagnole. Dommage que ce ne fut que virtuel... Ca m'aura tout de meme permis de narguer Julien qui n'arrivait pas a atteindre le million en version anglaise, arguant avec mauvaise foi que les questions y etaient plus difficiles.

Enfin, le moment attendu arrive. Nos yeux fixent l'ecran central sur lequel est projete la position de l'avion sur une carte.  Nous franchissons la ligne de changement de date!! Le debat est lance. Julien, tres scientifique, se lance dans la schematisation des fuseaux horaires pour materialiser ce phenomene. Pour etayer son argumentation, il cite Phileas Fog qui pensait avoir gagne un jour durant son Tour du Monde en 80 jours. Nous ne gagnons pas de jour a tourner dans ce sens plutot que dans l'autre; cette ligne de decalage de 24h00 n'est finalement que la compensation de toutes les heures perdues durant notre tour de la planete en changement de fuseaux horaires.

Pour ma part, c'est l'arrivee a l'aeroport de Santiago, toujours le 25 juillet mais a 13h25, qui va me conforter dans mon point de vue plus philosophique sur la relativite de cette mesure, inventee par l'homme, qu'est le temps. Dans tous les cas, cela nous aura permis de vivre l'apres-midi du 25 juillet deux fois. Entre 13h25 et 17h25 nous aurons ete a la fois en Nouvelle-Zelande et au Chili. 

Ne sentant pas encore les signes de fatigue de cette journee de 40 heures, nous arpentons le hall de l'aeroport de Santiago en vue de reperer notre couchage du soir meme. En effet, notre vol pour l'ile de Paques etant tres matinal, il nous semble plus opportun de rester ici pour la nuit. Deja, nous avons un avant-gout de nos prochaines semaines. Les chiliens fument, et beaucoup. Dans le hall, la fumee de cigarette donne une odeur marquee a ce lieu souvent sans parfum. Deux grands fauteuils sont installes pres d'un lieu de fort passage dans lesquels des jeunes hommes, confortablement assis, cigarette a la bouche et faisant la cour a des jeunes hotesses du centre d'information, se font cirer les chaussures. Une famille pique-nique sur les bancs en attendant l'enregistrement pendant que d'autres vont et viennent d'un pas impatient en jetant des coups d'oeil furtifs au panneau d'affichage des arrivees. Des dizaines de chauffeurs de taxi, pancartes a la main, attendent l'arrivee du prochain avion; des familles, apparemment sur liste d'attente, se prepare a passer la nuit a l'aeroport tandis que d'autres, venues en nombre accompagner un couple, les surchargent de cadeaux, nourriture et baisers.

Ici c'est un peu un concentre de Chili. Depuis le debut de ce voyage, l'aeroport est peut-etre un des lieux le plus empreint de la culture d'un pays. En effet, cense etre aseptise et n'etre barde que de magasins duty-free, douaniers intransigeants et barrieres de securite, il recele plus que cela quand on y passe un peu plus de temps que celui oblige de l'enregistrement. On y voit un echantillon de la population locale: les privilegies qui voyagent par ce moyen de transport, les moins aises qui attendent la famille, les representants locaux officiels ou officiellement non reconnus du tourisme, les grandes composantes de la frequentation touristique et un echantillon des moeurs locales...

 

Publié dans Chili

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J
Bienvenido en Chile amigos !<br /> en vrac quelques bonnes adresses a Santiago si vous pensez y rester :<br /> - Le Liguria, bar, resto, av luis Thayer ojeda, pres de la station de Metro TOB. Surement le meilleur pisco sour de la ville. un décor vraiment sympa avec notamment une affiche de Michel Platini à côté de celle de Diego Maradona. Bonnes spécialités, de surcroit...<br /> - L'Eladio, quartier Bellavista, rue Pio nono, les meilleurs pièces de viande de Santiago (la viande est importée d'Argentine), je vous conseille le Filete Parillero ou les camarones al pil pil.<br /> A Valparaiso :<br /> - pour dormir, Hotel Yoyo, backpacker, pas cher, entre les cerros et le centre.<br /> - la Piedra Feliz, bar, pour y apprendre le tango, la salsa<br /> Bon séjour les amis, j'aurai bien aimé vous accueillir, jouer le guide touristique pour quelques jours.... mais bon.<br /> un fin de viaje de puta madre para los dos ! Arrrrrrrrrrriba el animo !
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N
Phileas Fog bien sûr... Dans le dessin animé en tout cas, ça se passe comme ça... Quand je vous dis que je lis pas :o)
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